Tenzier est un organisme sans but lucratif dont le mandat est de préserver, de mettre en valeur et de diffuser des archives sonores issues des avant-gardes québécoises. Depuis sa fondation en 2010, l’OSBL a coordonné la recherche et la production de sept disques vinyle en plus d’organiser plusieurs évènements visant à mettre en relation différentes générations de créateurs et de mélomanes-cinéphiles.

Dossier dixième anniversaire:
« Chronique 2010. »
« Entretien avec Dominic Vanchesteing. »
« Entretien avec Marie-Douce St-Jacques. »
« TNZR001 [2010]. »
« TNZR005 [1966-2010]. »


TNZR050: Étienne O’Leary, Musiques de films (1966-1968)

 

Format: LP / 180 gr / Tirage limité (achetez sur Discogs)
Musique: Étienne O’Leary (1966-1968)
Pochette: Marie-Douce St-Jacques

« O’Leary was a Canadian phonic plunderer some years before John Oswald raised the practice to a fine art. On ‘Day Tripper,’ sounds of a piano interior are intercut with a collage of time-locked samples from records of Screamin’ Jay Hawkins, Dionne Warwick, The Who and Nancy Sinatra. Harmonium looms large on the other two tracks, reedily droning and fluttering away, outside of any recognizable musical genre. It follows O’Leary’s impulse, embellished sporadically with quivering electronics, percussive ringing, distorted and slowed down speech.The resulting music is unique and precarious. This is the etch sound of a particular historical moment, when received expectations and constraints were dissolving — a time of new and unpredictable singularities. » (Julian Cowley, The Wire)

« L’histoire qui nous est racontée est cryptée, fantômatique. La musique (très) expérimentale d’Étienne O’Leary donne vie à un théâtre sonore énigmatique. On cherche les clés dans notre mémoire subjective: Nico s’accompagnant à l’harmonium sur l’album The End, les vrilles électroacoustiques de Bernard Parmegiani, la fiction radiophonique La Guerre des Mondes réalisée par Orson Welles en 1938… Ces clés ouvrent bien des portes, peut-être entre-t-on alors dans un autre état de conscience. » (Eric Deshayes, Néosphères)


TNZR051: Quatuor de jazz libre du Québec, 1973

 

Format: LP / 180 gr / Épuisé
Musique: Quatuor de jazz libre du Québec (1973)
Pochette: Dominic Vanchesteing

« This record finds the quartet at an artistic peak. The first side of this LP is explosive, with saxophonist Jean Préfontaine and trumpeter Yves Charbonneau charging ahead at full gallop. The rhythm section consisting of percussionist Jean-Guy Poirier and bassist Yves Bouliane, provides an intrinsic tension through a slower pace. In fact, Bouliane easily captures the most attention, with his thickly assured bass providing a powerful centrepiece from which the others pivot. The music has an Ayler-esque flavour, especially around the ten-minute mark, when the sax and trumpet develop a beautiful theme over a marching rhythm, complete with militaristic drum fills. But the quartet keeps things fresh and the music never feels derivative. This fantastic document definitely inspires further investigation of a fruitful moment in Québécois free jazz. » (Chris Kennedy, MusicWorks)

« Inspiré autant par les coups d’éclat de la New Thing américaine que par la conjoncture sociopolitique du temps, le QLJQ vit le jour en 1967, devenant le porte-étendard de cette double cause dans notre province. Décapante, sa musique était l’extension naturelle du discours politique militant tenus par ses protagonistes, ceux-ci ayant connu une part d’ennuis (dans l’après-Crise d’octobre), mais aussi une mesure de reconnaissance publique en côtoyant Robert Charlebois pour un bref moment. Mais comment cette musique d’outre-tombe retentit-elle de nos jours?… Pour ceux qui ont vécu cette époque à chaud, cela évoque des souvenirs teintés d’une touche inévitable de nostalgie; pour les autres, en revanche, il révèle une qualité essentielle qui transcende son époque, soit un sens d’urgence qui ne se manifeste pas assez de nos jours, en musique comme ailleurs. Si la physique nous dit que ‘rien ne se perd, rien ne se crée,’ en art, ‘tout se crée et rien n’est à perdre!' » (Marc Chénard, La scena musicale)


TNZR052: Bernard Gagnon, Musique électronique (1975-1983)

 

Format: LP / 180 gr / Tirage limité (achetez sur Discogs)
Musique: Bernard Gagnon (1975-1983)
Pochette: Félix Morel

« Gorgeous set of 70s & 80s archival electronic music from quebecois composer Bernard Gagnon, assembled on magnetic tape utilizing an array of the era’s more salacious gadgetry (moog modular & ‘vocodeur,’ several of Hugh Le Caine’s designs, arp 2600, synclavier ii, etc.) … skirting between ‘classic’ whiz-bang synthesizer filigree, deep musique concrète ruminations, quite noisy stuck-ring-modular klang-blatt, and some rather nice linear rhythmic work (yes, I’m sure you’re all dying to ignore those first few concepts & head right for the ‘usable’ tack; so there you have it via the sound-sample) things never stay the same for too long … it’s interesting to hear Gagnon’s work evolve through this particular era, as the rapid shifts in technology (straight analogue through purely digital constructions in only a few short years) contribute heavily to the complexity & elegance of his work … gorgeous recording, both sound & vision, coated in vintage typography & some rather apropos collages (from the hands of ‘Félix’); highly recommended!!! » (Keith Fullerton Whitman, Mimaroglu Music)

« Mais ce que Tenzier nous offre sur ce trente-trois, c’est un florilège de compositions qui vont de 1975 à 1983 et des bandes magnétiques aux rewinds invraisemblables à des collages électroacoustiques qui chassent en territoires Schaeffer, Parmegiani ou Genesis P-Orridge, à quoi on ajoutera encore une free noise quand il rejoint un groupe constitué de Michel-Paul Aussant, Jean Bourque, Jean-Pierre Gratton et Michel Courcy. Ce qui fait pas mal de noms à apprendre, je vous l’accorde… L’autre face, c’est encore autre chose… Gagnon prend une phrase d’une dictée de son souvenir (‘Le boa mange Léo’) et joue avec elle, la retourne dans tous les sens, la chante, la plonge en rythmique prépostindus et la noie pour couronner le tout (son œuvre, ce disque) dans un bruyant mélange krautelectro. Qu’importe si cette plage sonore est en fait plusieurs pièces mises bout à bout (je ne cherche pas à savoir): son effet est immédiat; d’ailleurs, à en reparler, voilà que j’y retourne. » (Pierre Cécile, Le son du grisli)


TNZR053: Gisèle Ricard, Électroacoustique (1980-1987)

 

Format: LP / 180 gr / Épuisé
Musique – « Je vous aime » et « Immersion »: Gisèle Ricard; « Une autre création du monde »: Gisèle Ricard et Bernard Bonnier (1980-1987)
Captures d’images vidéo: Sabrina Ratté

« A mighty fine poke of Xenakian chaos-clouds — a brilliant set of shifting voice/electronic collages, along with bloopsy synth gobble. Very sweet. » (Byron Coley & Thurston Moore, Bull Tongue Review)

« Le label Tenzier, dont il s’agit ici de la quatrième référence, publie trois pièces inédites enregistrées par Gisèle Ricard entre 1980 et 1987… C’est du sérieux, mais cela ne signifie pas que l’humour en soit absent. La première pièce, ‘Je Vous Aime’ de 1987, est une enivrante parade nuptiale, un travail électroacoustique à partir d’extraits de chansons d’amour. ‘Immersion’ de 1980 est un peu la rencontre des striures chères à Bernard Parmegiani faisant un ballet aquatique avec ‘Spirale,’ l’un des travaux des années cinquante de Pierre Henry, les plus ‘pré-techno.’ On peut d’ailleurs imaginer que la troisième pièce du disque, ‘Une autre création du monde,’ réalisée en 1982 en collaboration avec Bernard Bonnier, est un hommage ‘La création du monde’ de Bernard Parmegiani, également de 1982. Laquelle des deux a été créée avant l’autre? Il se pourrait bien que ‘L’autre’ soit la première… Qu’importe, tout est relatif, mon cher Albert. Mais une chose est stable, le plaisir de l’écoute, ici de sonorités de glissements, respirations et rebondissements, de torsions métalliques imaginaires (Gisèle Ricard et Bernard Bonnier anticipaient là de 30 ans ‘Vitamin’ de Kraftwerk). » (Eric Deshayes, Neospheres)


TNZR054: Yves Bouliane, Champ (10 opérations)

 

Format: LP / 180 gr / Tirage limité (achetez sur Discogs)
Musique et encre sur partition: Yves Bouliane (1977)

« Montreal’s Tenzier is one of the most laser focused archival labels in Canada with a dedication to the under-documented Quebec avant-garde. Its latest missive is a solo cello recording from Yves Bouliane, a heavily active free-improv musician of the early 1970s. Throughout a relentless 30 minutes, Bouliane bows, plucks, and hammers his stringed instrument into a springboard for all manner of mind-scrambling sounds. The initial run of the LP include a bonus cassette with tributes to Bouliane from modern-day Montreal free-improv heads Jean-Sébastien Truchy and Alexandre St-Onge. » (Jesse Locke, Aux.TV)

« The two LP sides total just over thirty minutes, providing a complex web of multithreaded intensity, a whirlwind of sound continuously unfolding at a frenetic pace. All available digits are hectically engaged in striking, sawing, and pounding every surface of the instrument simultaneously. Lines of choked notes interweave with a bombardment of percussive textures, and together with the low cello tones create the illusion of an improvised noise trio. On the cassette St-Onge and Truchy appropriately employ the same extended techniques while adding their own twists. St-Onge somehow manages to be even more intense, thumping away on his bass in an all-out assault. Truchy is more relaxed only by comparison, alternating bristly sections with quieter moments that overlay distinct strands in orchestral fashion. Overall, this is a coherent package that rediscovers the past while demonstrating a robust continuation of Quebec’s tradition of improvised music. » (Lawrence Joseph, MusicWorks)


TNZR055: Cham-pang, Tant pis 81-82

 

Format: LP / 180 gr / Épuisé
Direction musicale: Yvel Champagne et Bernard Gagnon (1981-1982)
Musique: Bernard Gagnon
Textes: Yvel Champagne
Images: Pierre-Laurier Lamarche
Design: Dominic Vanchesteing

Cham-pang: Angel Calvo (batterie et percussions), Yvel Champagne (voix), Bernard Gagnon (synthétiseurs, boîtes à rythmes, traitements électroniques et dub), Daniel Lajoie (lyricon), Pierre-Laurier Lamarche (dub), Robert M. Lepage (saxophone alto), et Pierre Desrochers (traitements électroniques)

« The album features chilly new wave warped by Bernard Gagnon’s fierce electronics, but is bolstered by Champagne’s fierce vocal delivery. At times, it sounds as if Champagne is delivering a spoken word performance, and at others she’s mellifluously yet chillingly spouting melodies. The musicians, meanwhile, are either laying down a slinky beat or are free improvising expertly. That such a tasty slice of Canadiana took this long to be unleashed is a crime. Many kudos to the folks behind the Tenzier label and their discerning curatorial vision for unearthing such a gem. » (Bryon Hayes, Exclaim!)

« Inclassable projet de la vague new wave montréalaise du début des années 80, Cham-pang n’a produit qu’un seul EP, Ne mourrez pas, sorti en 1981 sous YUL Records. […] Cham-pang a connu deux phases: la première, celle du EP, alors que c’était un duo davantage new wave constitué de l’envoûtante Champagne et de McCarthy aux claviers; et la deuxième, plus expérimentale, celle qui devait mener à un premier album, avec Champagne toujours en tête, cette fois-ci appuyée par Gagnon. Les collaborateurs s’y greffaient, formant un collectif aux horizons éclatés dont l’apex s’est dévoilé lors de Tant pis pour les heures de sommeil, une performance multimédia qui a eu lieu au Tritorium du cégep du Vieux Montréal le 16 avril 1982. […] Tenzier fera paraître Tant pis 81-82, une session d’enregistrement inédite de matériel ayant servi de base pour ledit concert (et qui devait aussi mettre la table pour un premier album qui n’a finalement jamais vu le jour), qui a été ‘bâtardisée’ par les interventions électroniques de Bernard Gagnon. » (Benoit Poirier, Vice QC)


TNZR056: Guy Thouin, Rien ô tout ou linéaire un

 

Format: LP / 180 gr / Tirage limité (achetez sur Discogs)
Musique: Guy Thouin (1971)
Pochette: Maxime Jenniss

« Rien ô tout ou linéaire un nods somewhat towards the sororities one might expect of free improvisation, however the results have clearly been ordered and composed. Even when individual elements can be quite abrasive, there is an apparent order and restraint guiding its perpetual movement. The primary sound objects consist of screeching vibrato pitches and crashing percussion, ornamented with the occasional staccato notes on a dismantled piano. Not quite electroacoustic music, as most of the sounds are untreated, the use of magnetic tape is nonetheless central to Rien ô tout‘s aesthetic. The screeching pitches originate from a modified koto, a stringed instrument that is the national instrument of Japan. The koto has moveable bridges, for tuning, and as one plucks with one hand one can modify pitch by bending the string with the other. Here, rather than plucked, the koto seems to be bowed, producing a sound more akin to a kokyū or erhu, seemingly without any attempt to produce a pleasant tone. A cloud of percussion comes and goes, generally mallets beating symbols with the occasional crash. Reverse tape noises and the general constructed quality of the piece suggests extensive tape editing and manipulation. […] [T]he result is powerful and evocative, drawing attention to itself and disrupting the listener’s attempt at peaceful contemplation. » (Joseph Sannicandro, A Closer Listen)

« Je sais pour lire mon grisli que Guy Thouin [aka Yug Thouin] est batteur, du Quatuor de jazz libre du Québec, oui. Alors je tends l’oreille, la pousse vers la batterie. Et j’y trouve des percussions. Un peu. Aussi des chants peuls, ou vénézuéliens, mais pas vraiment en fait. On n’en est pas là. Des femmes dans l’aigu mais peut être des archets… Des cymbales cette fois c’est sûr. En fait: du magnéto et des bandes magnétiques, un koto tripatouillé, un piano ‘démonté’ (cette fois c’est pas moi qui le dis). Et all of a sudden me voilà au milieu d’une sculpture de Roland Poulin. Et c’est joli, les sculptures de Robert Poulin. J’aimerais bien me rendre compte maintenant de la musique qui les environnaient à l’époque. Si un disque sort un jour, et qu’il soit bien présenté, alors je suis preneur. » (Pierre Cécile, Le son du grisli)